
lincruste wrote:Quand j'étais petit je suis allé à la ménagerie du jardin des plantes, je devais avoir 10/11 ans.
Y'avait le pavillon des singes et j'étais pas super content parce que je les détestais déjà et que mon histoire en côte d'ivoire avec ces petits fils de putes était encore fraîche.
Et à un moment je suis arrivé chez les orangs-outans, y'en avait derrière une grande vitre avec un décor de branche mais y'avait pas beaucoup de place, c'était pas très profond, surtout assez haut. Et sur une branche y'en avait une qui était allongée et qui regardait vers les gens. On était pas nombreux et j'ai remarqué qu'un mec la dessinait (vachement bien d'ailleurs) sur un grand carnet.
Et là j'ai compris qu'elle posait parce que ça a duré 5-10 minutes, et dès que le mec a fermé son carnet et s'est barré la orang-outan s'est levée et s'est barrée sans se presser dans les branches du fond.
Je suis reparti sans arrêter d'y penser, c'était une nette manifestation de conscience et de communication inter-espèce, ça m'a marqué et je pense que mon intérêt pour l'évolution est en partie venu de ce moment.
30 années passent, il y a deux ans je prends des billets pour la ménagerie, j'y étais pas retourné depuis et je devais trouver une occupation pour la gosse qui était pas si intéressée par les squelettes de dinosaures du pavillon de paléontologie.
Je l'emmène voir les singes et on va aux orangs-outans, et j'en vois deux, pas très grands. Ils se faisaient chier, et à un moment une meuf de l'équipe de la ménagerie leur donne à manger, de la salade, que l'un deux apprécie beaucoup. Je le regarde et je vois une plaque explicative à côté de la vitrine: nénette, une femelle de 50 ans arrivée là dans les années 70 à l'âge de 2 ans.
Cette bestiole a passé tout le temps de ma putain de vie derrière une vitre, un animal assez fin et conscient pour poser sans bouger pendant qu'un mec le dessine et se casser dès que c'est terminé, elle était en train de manger sa salade comme si c'était le meilleur moment de la journée, ce que c'est probablement, et moi j'étais en train de la regarder comme un con avec ma gosse qui voyait pas la différence avec les poissons de l'aquarium de porte dorée. Elle me paraissait moins grande mais c'est juste que je faisais pas beaucoup plus que sa taille la dernière fois que je l'avais vue.
Je me suis repassé tout le film de ma vie en 10 secondes en la regardant manger sa laitue, tous les trucs que j'ai fait pendant qu'elle purgeait sa peine, les voyages les rencontres, les bitures les gonzesses les festivals les gosses, les jeux la nintendo, les bastons, les films, les colos, les déménagements, tout j'ai chialé comme une merde et je me suis cassé. Singes de merde.
lincruste wrote:Vazy viens on leur fait le 尻
lincruste wrote:Réseau souterrain de saucisses (saucisse to home)
Super_Patate wrote:Stars Wars ne serait pas vraiment Stars Wars si Luke ne voulait pas baiser sa sœur.
lincruste wrote:Quand j'étais petit je suis allé à la ménagerie du jardin des plantes, je devais avoir 10/11 ans.
Y'avait le pavillon des singes et j'étais pas super content parce que je les détestais déjà et que mon histoire en côte d'ivoire avec ces petits fils de putes était encore fraîche.
Et à un moment je suis arrivé chez les orangs-outans, y'en avait derrière une grande vitre avec un décor de branche mais y'avait pas beaucoup de place, c'était pas très profond, surtout assez haut. Et sur une branche y'en avait une qui était allongée et qui regardait vers les gens. On était pas nombreux et j'ai remarqué qu'un mec la dessinait (vachement bien d'ailleurs) sur un grand carnet.
Et là j'ai compris qu'elle posait parce que ça a duré 5-10 minutes, et dès que le mec a fermé son carnet et s'est barré la orang-outan s'est levée et s'est barrée sans se presser dans les branches du fond.
Je suis reparti sans arrêter d'y penser, c'était une nette manifestation de conscience et de communication inter-espèce, ça m'a marqué et je pense que mon intérêt pour l'évolution est en partie venu de ce moment.
30 années passent, il y a deux ans je prends des billets pour la ménagerie, j'y étais pas retourné depuis et je devais trouver une occupation pour la gosse qui était pas si intéressée par les squelettes de dinosaures du pavillon de paléontologie.
Je l'emmène voir les singes et on va aux orangs-outans, et j'en vois deux, pas très grands. Ils se faisaient chier, et à un moment une meuf de l'équipe de la ménagerie leur donne à manger, de la salade, que l'un deux apprécie beaucoup. Je le regarde et je vois une plaque explicative à côté de la vitrine: nénette, une femelle de 50 ans arrivée là dans les années 70 à l'âge de 2 ans.
Cette bestiole a passé tout le temps de ma putain de vie derrière une vitre, un animal assez fin et conscient pour poser sans bouger pendant qu'un mec le dessine et se casser dès que c'est terminé, elle était en train de manger sa salade comme si c'était le meilleur moment de la journée, ce que c'est probablement, et moi j'étais en train de la regarder comme un con avec ma gosse qui voyait pas la différence avec les poissons de l'aquarium de porte dorée. Elle me paraissait moins grande mais c'est juste que je faisais pas beaucoup plus que sa taille la dernière fois que je l'avais vue.
Je me suis repassé tout le film de ma vie en 10 secondes en la regardant manger sa laitue, tous les trucs que j'ai fait pendant qu'elle purgeait sa peine, les voyages les rencontres, les bitures les gonzesses les festivals les gosses, les jeux la nintendo, les bastons, les films, les colos, les déménagements, tout j'ai chialé comme une merde et je me suis cassé. Singes de merde.
mescalin wrote:ya une meuf qui m'a contacté pour savoir si c'est moi qui organisait la fête de la saucisse :cry:
mescalin wrote:ya une meuf qui m'a contacté pour savoir si c'est moi qui organisait la fête de la saucisse :cry:
lincruste wrote:Vazy viens on leur fait le 尻
lincruste wrote:Réseau souterrain de saucisses (saucisse to home)
Super_Patate wrote:Stars Wars ne serait pas vraiment Stars Wars si Luke ne voulait pas baiser sa sœur.
Big wrote:
Déjà, Falcon entendait autour de lui gémir le grand treillage, comme s’il protestait contre les charges anormales auxquelles il était soumis. Il ne suffisait pas d’avoir assez de force ascensionnelle ; si elle n’était pas correctement répartie, le vaisseau se briserait les reins.
Au moment où il reprenait sa descente, un supersinge, hurlant de terreur, s’approcha à une vitesse incroyable en dévalant la cage de l’ascenseur à l’extérieur du treillis. Dans son affolement, la pauvre bête avait arraché l’uniforme de compagnie qu’elle portait – tentative inconsciente, peut-être, pour recouvrer la liberté de ses ancêtres.
Ce n’est pas sans appréhension que Falcon, qui continuait à descendre aussi vite que possible, vit venir le chimpanzé modifié. Frappé de panique, cet animal puissant pouvait être dangereux, surtout si la peur venait à bout de son conditionnement. En rattrapant Falcon, il se mit à crier un chapelet de mots, si confus et entremêlés que le seul qui fût reconnaissable était, plaintif et souvent répété, le mot « maître ». Ainsi, se dit Falcon, même dans de telles circonstances, cette créature se tournait vers les humains pour qu’ils la guident ! Il la prit en pitié, entraînée qu’elle était dans un désastre causé par les hommes, qui dépassait sa compréhension et dont elle n’était nullement responsable.
Elle s’arrêta en face de lui, de l’autre côté du treillis ; rien ne l’empêchait de franchir ce cadre non clos si elle le voulait. Elle avait le visage à quelques centimètres seulement de celui de Falcon, dont le regard plongeait droit dans ses yeux terrifiés. Jamais encore il n’avait été aussi près d’un supersinge, jamais il n’avait eu la possibilité d’étudier ses traits aussi en détail. Il éprouva cet étrange sentiment mêlé de parenté et de malaise que connaissent tous les hommes lorsqu’ils fixent ainsi leur regard sur le miroir du temps.
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